La Chevêche d’Athéna, une espèce emblématique
Rapace nocturne de petite taille (plus petite qu’un pigeon domestique), la Chevêche se rencontre dans toute l’Europe occidentale et sur le pourtour méditerranéen. Dans la Grèce Antique, elle était l’emblème d’Athéna, déesse de la science et de la sagesse. Avec une population française d’environ 30 000 couples, la Chevêche est encore assez répandue mais ses effectifs ont connu une baisse de l’ordre de 50% depuis les années 1960.
Habitat et régime alimentaire, une remarquable capacité d’adaptation
La Chevêche a su s’adapter à une grande diversité de paysages agricoles façonnés de longue date par la polyculture et l’élevage. Son habitat se compose le plus souvent de prairies, de vergers ou de vignobles. L’oiseau est également présent jusqu’en périphérie immédiate des villages et des hameaux. Pour nicher, l’espèce reste étroitement tributaire de la présence de cavités offertes le plus souvent par les vieux arbres (mûriers, saules) et les bâtiments (vieilles bâtisses et cabanons agricoles).
Ce petit rapace sédentaire, qui chasse essentiellement à l’affût et au sol, nécessite en outre la présence tout au long de l’année de zones enherbées pour y capturer ses proies : petits mammifères (mulots, campagnols), gros insectes, lézards et passereaux.
Les résultats globaux
- 1 383 points d’écoute réalisés en 2012 sur 146 communes
- La présence de la Chevêche est confirmée sur 91 communes
- 594 mâles chanteurs recensés (832 individus contactés au total) : c’est plus de 40% de la population régionale connue de l’espèce !
- Densité moyenne calculée = 0,43 mâle/km²
L’observatoire de la Chevêche d’Athéna
Le réseau des espaces naturels se mobilise
Les Parcs naturels régionaux des Alpilles, du Luberon et du Verdon ainsi que la Réserve de Biosphère du Mont Ventoux et le Grand Site de la Sainte-Victoire ont inscrit au cœur de leurs projets de territoire la conservation du patrimoine naturel et le maintien de la qualité des paysages ruraux. Ils se mobilisent en faveur de la Chevêche pour en faire un indicateur de l’évolution des milieux agricoles. L’objectif de l’observatoire est de recenser l’espèce et de mettre en place un suivi régulier, pour éviter une diminution généralisée des effectifs qui aurait toutes les chances de passer autrement inaperçue.
Les inventaires ont été réalisés par des observateurs bénévoles ou professionnels, coordonnés par la LPO PACA.
Une méthode commune de recensement des mâles chanteurs
Spontanément, la Chouette Chevêche chante peu, surtout si la densité d’oiseaux est faible. C’est pour cela qu’on utilise la méthode dite de la « repasse ». Celle-ci consiste à diffuser, en période de reproduction (mars-avril), le chant territorial du mâle à l’aide d’un magnétophone. Si cette méthode a montré son efficacité – elle permet de repérer plus de 80% des individus présents – cette situation artificielle peut perturber temporairement l’oiseau. Elle doit être utilisée avec beaucoup de précautions et nécessite une autorisation.
Près de 1 400 points d’écoute nocturnes ont ainsi été réalisés en 2012 sur les secteurs agricoles des territoires concernés, mobilisant un total de 125 participants !
Le contexte régional et les menaces
- la destruction directe et la fragmentation de son habitat (chaque année en région Paca, 3 500 ha de terres agricoles retournent progressivement à la forêt et 3 000 autres sont grignotés par l’urbanisation) ;
- l’intensification des pratiques agricoles (produits phytosanitaires, arrachage de haies et de vieux arbres) ;
- la rénovation du bâti rural ancien (il faut encourager les propriétaires à conserver une cavité discrète ou à placer un nichoir de remplacement permettant à la chouette de se reproduire).
Documents
La plaquette de l’observatoire
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Crédit images: ©LPO – Martin-Steenhaut, ©LPO – Olivier Hameau.